S’il fallait encore une autre preuve (mais elles ne manquent pas ici) que le jazz, ce n’est pas (uniquement) de la musique de vieux cons qu’on écoute en payant des entrées à des prix délirants pour être mal assis autour d’un guéridon avec conso imposées et mi-temps obligatoire (peut-être à cause de l’âge des spectateurs) et assister à un spectacle de vieux beaux qui se prennent la tête seuls dans leur monde pour sortir la reprise la plus originale d’un standard, BBNG pourrait en être une (pour la phrase de plus de 50 mots, c’est fait). Il fallait catégoriser BadBadNotGood, je l’ai mis dans jazz, mais c’est du touche à tout, du jazz le plus mélodique (un peu soupe parfois avec quelques excès de saxo, cela sera mon regret) au math-rock le plus déjanté. Une constante dans tous les cas, l’extrême solidité de la section rythmique tenue par le très jeune bassiste Chester Hansen et le non moins jeune batteur Alex Sowinski.
Bon et sinon, les lumières au Trabendo sont toujours aussi improbables, mais ça en rajoute au plaisir. Quant au mauvais DJ set bien trop long en première partie, je ne m’étalerai pas dessus, il serait temps que les programmateurs revoient leur formule, annoncent la véritable heure de début de set à leur public et l’encouragent plutôt à s’asseoir en terrasse avec un verre en attendant le show.